28/04/2020
Fauci, Cuomo, Trump : trois anciens des jésuites, trois manières différentes d’affronter la crise du coronavirus au pays de l’Oncle Sam

Les États-Unis sont désormais le pays le plus touché de la planète par le Covid-19 (à l’écriture de ces lignes, on dénombre près de 890.000 infections, plus de 50.000 morts et plus de 85.000 guérisons), ce qui attire inexorablement les yeux du monde entier sur la façon dont il gère cette crise sans précédent et met en lumière les actions de trois personnes-clés, toutes issues des rangs d’institutions jésuites : Donald Trump (Fordham, ’66), président du pays depuis janvier 2017 et en quête d’une réélection en novembre prochain ; Andrew Cuomo (Fordham, ’79), gouverneur de l’État de New York depuis janvier 2011 et réélu déjà deux fois à ce poste ; Anthony Fauci (College of the Holy Cross, ’62), directeur du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (« Institut National des Allergies et Maladies Infectieuses »). Bien que sortis tous trois de prestigieux établissements jésuites, leur magis personnel, leurs carrières différentes et les postes qu’ils occupent entraînent entre eux des désaccords, parfois profonds.

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Carte du monde représentant les pays les plus touchés par le Coronavirus au 12/04/2020 © Johns Hopkins University

De par son histoire mouvementée qui détermina la structure de sa Constitution basée sur de grands principes telles que la garantie inconditionnelle des libertés, le due process et l’égale protection des lois, le pays a adopté un système politique et administratif unique au monde. En l’occurrence, les articles II (pouvoir exécutif) et IV (droits et obligations des États) attirent particulièrement notre intérêt.

Si nous faisons ici mention de la Constitution américaine en préambule, c’est qu’il est compliqué de comprendre ce qui suit sans avoir en tête l’esprit des lois qui gouvernent la nation américaine et les grands principes qui la régissent depuis son indépendance. De plus, nous allons tenter de mettre en exergue les actions du président des États-Unis et celles du gouverneur de l’État le plus touché par la crise, lesquelles ne peuvent se mesurer qu’au regard de ce qui leur est effectivement possible de faire. Au-delà de simplement opposer les figures quasi caricaturales de Donald Trump et d’Andrew Cuomo, tempérées par l’arbitre des élégances qu’incarne Anthony Fauci, tout l’intérêt de mettre en perspective ces trois acteurs réside dans la mise en exergue des forces et des faiblesses du système administratif proprement américain.

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Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses ; Andrew Cuomo, 56e gouverneur de l’État de New York ; Donald J. Trump, 45e président des États-Unis d’Amérique

Donald J. Trump semble avoir fait une volte-face complète par rapport aux déclarations volontairement filandreuses qu’il se plaisait à donner au cours des dernières semaines, balançant tantôt vers une réponse musclée[1], tantôt vers une réponse plus neutre, s’inquiétant davantage de l’impact sur l’économie que de la réelle progression du virus. C’est un président de tous les Américains que l’on a retrouvé dimanche dernier, 19 avril, à la Maison Blanche, déclarant « Je suis là pour tout le monde », sans distinction d’État, qu’il soit gouverné par un républicain ou un démocrate, comme il se plaisait à le faire naguère..

La raison ? Il faut la trouver dans la harangue de deux autres hommes de grande importance dans cette crise mondiale profonde qui font, à l’heure actuelle, office de pare-feu face à un virus qui ne cesse de faire des victimes outre-Atlantique (plus de 50.000 morts à l’heure où nous écrivons ces lignes). D’un côté, nous avons Andrew Cuomo, gouverneur de l’État de New York, l’État d’où l’épidémie est partie sur le sol nord-américain[2] et qui compte, de loin, le plus grand nombre de personnes atteintes et de décès. De l’autre se trouve Anthony Fauci, directeur de l’Institut National des Allergies et des Maladies Infectieuses, qui, tout au long de cette crise, assiste le président des États-Unis au sein d’une cellule de crise installée dans la fameuse « Situation Room » de la Maison Blanche ; il peut ainsi lui livrer des comptes rendus détaillés sur la progression du virus et lui donner des analyses poussées, fort de ces nombreuses années d’expérience[3].

Anthony Fauci & Donald J Trump

Anthony Fauci (à gauche), nommé par Donald J. Trump (à droite) directeur de la Coronavirus Task Force de la Maison Blanche, présentant un de ses bulletins quotidiens à la presse – © Reuters 2020

C’est à plusieurs reprises que le Dr. Anthony Fauci a repris le président Trump sur quelques-unes de ses déclarations. Alors qu’ils se rencontrent quasi quotidiennement au sein du « Coronavirus task force » présidentiel où le Dr. Anthony Fauci, on l’a dit, occupe une place d’une importance capitale, c’est tous les soirs que le médecin âgé de 79 ans, informe ses concitoyens sur l’évolution de la situation, donnant des informations qui, parfois, contredisent celles du président. Le rôle d’un président étant certes de rassurer la nation en cas de crise, le président Trump s’était laissé aller à dire de façon légère, début mars, que le vaccin au Covid-19 pourrait être disponible d’ici quatre mois. Une annonce qu’a rectifiée instantanément le Dr. Fauci : « Comme je vous l’ai dit, M. le président, il faudra un an à un an et demi avant de distribuer un vaccin efficace et sûr ». Une autre anecdote qui en fera rire certains – et en fera grimacer d’autres – est celle où l’on peut voir, lors de la conférence de presse de Donald J. Trump donnée le 20 mars dernier et relayée sur la chaîne d’information MSNBC, le docteur Fauci, se tenant derrière lui, lâcher une grimace de désapprobation puis cacher son visage dans sa main, ce qui n’a pas manqué alors de faire le tour des réseaux sociaux.

A l’occasion d’une interview donnée dans ScienceInsider, le docteur Fauci revient sur ses relations avec la Maison Blanche, avec une honnête impartialité qu’il est bon ici de relayer. Tout d’abord, s’il rit volontiers avec l’interlocuteur de ScienceInsider à qui il dit « je vais bien, je n’ai pas encore été viré », Anthony Fauci explique que, si ce n’est pas le cas, c’est parce que « même si nous ne sommes pas d’accord sur certains sujets, il écoute. Il suit son propre chemin. Il a son propre style. Mais sur les sujets d’importance, il écoute réellement ce que j’ai à dire. » Il précise également, par rapport à ce qu’on aurait pu légitimement considérer comme une joute par allocutions interposées lors de leurs briefings respectifs, que ce que le président exprime « est dit d’une manière que je n’aurais pas employée, car cela pourrait donner une mauvaise compréhension sur ce que sont les faits par rapport à un sujet déterminé ; ce n’est pas pour cela que je suis opposé sur le fond ». Sur un sujet en particulier, le président Trump avait fait une sortie remarquée, mettant en cause la responsabilité de la Chine qui aurait dû prévenir le monde entier sur la présence de ce virus bien plus tôt que ce qu’elle n’a fait. Il est compréhensif pour un président d’une nation de manquer d’objectivité quand son pays est attaqué et de riposter en contre-attaquant sur la responsabilité de chacun à adopter. Anthony Fauci, qui n’est pas lié par une quelconque subjectivité liée à sa fonction, commente l’anecdote de la façon suivante : « Il faudrait dire au président la prochaine fois qu’on s’assoit ensemble « A propos, M. le président, faites attention à ceci, ne dites pas cela… », mais je ne peux pas sauter sur le micro et le faire tomber. D’accord, il l’a dit. Essayons et rectifions le tir pour la prochaine fois ».

Une personne qui, quant à elle, peut se permettre d’être complètement subjective et, à l’instar de Trump, doit défendre ses intérêts politiques et la « nation » qu’il dirige[4], c’est le gouverneur de l’État de New York, foyer de départ de l’épidémie, Andrew Cuomo. Né à New York City en 1957 et alumnus de Fordham, Andrew Cuomo a été secrétaire au Logement et au Développement urbain des États-Unis entre 1997 et 2001, sous la présidence de Bill Clinton, puis procureur général de l’État de 2007 à 2010. Depuis 2011, il est le 56e gouverneur de l’Empire-State (réélu en 2014 et en 2018). Alors qu’il est à la tête de l’État le plus touché du pays, Andrew Cuomo est beaucoup plus virulent à l’égard du président des États-Unis, et ce, sur deux points essentiels.

Andrew Cuomo

Andrew Cuomo, lors d’une conférence de presse de crise à New York, fin mars 2020 – © AFP 2020

Le premier point est celui de décider ou non de la mise en quarantaine des États. Ayant une vue globale d’ordre national, Donald J. Trump est favorable à ce que les États soient mis en quarantaine, à l’heure où, par exemple, les New Yorkais sont nombreux à quitter leur État pour se rendre dans leur seconde résidence floridienne (Donald J. Trump lui-même ne faisant pas exception à la règle avec sa résidence d’hiver située à Mar-A-Lago, à West Palm Beach, Floride, alors qu’il est New-yorkais), transportant avec eux un possible risque de contagion. Alors que le locataire de la Maison Blanche pensait encore  le samedi 28 mars à mettre en quarantaine les États de New York, du New Jersey et du Connecticut (lesquels à eux seuls comptent plus de la moitié des cas recensés et près de la moitié du nombre de décès), selon un avis favorable du docteur Anthony Fauci, ayant déclaré qu’un confinement national de 14 jours serait une bonne chose, Andrew Cuomo s’est insurgé, le lendemain, insistant auprès de celui-ci pour laisser les gouverneurs décider de la mise en quarantaine – ou non – de leur État, déclarant qu’imposer la quarantaine serait illégal et serait perçu comme une « déclaration de guerre », ce que ce dernier a fini par lui concéder, le jour-même après avoir consulté le « task force » dirigée par le docteur Anthony Fauci ! Donald J. Trump, bien qu’ayant déclaré la quarantaine « non nécessaire, finalement » n’a toutefois pas hésité à se fendre d’un tweet, comme à l’accoutumée, où il déclare qu’« à la place d’une mise en quarantaine, le Centre de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC) édictera un avis de « strong travel advisory » pour les États susmentionnés ».

Le second point est le fait que, ayant tous deux les élections présidentielles 2020 en point de mire, chacun essaie de se profiler au grand jour comme sauveur de la nation. Le parti démocrate, dont les primaires ont tourné court, sans véritablement convaincre, s’est demandé, un temps, si Andrew Cuomo, qui s’était révélé devenir le contestataire numéro un de la politique trumpienne quant au Covid-19, ne l’eût pas été également, à une échelle plus globale, en novembre prochain ; une hypothèse que d’autres se sont empressés de balayer, déclarant que si les affaires de corruption dont Andrew Cuomo est soupçonné l’ont décidé à ne pas se présenter voici quelques mois, cela ne devrait pas changer désormais. Pour NBC News, Andrew Cuomo est le vrai leader du moment, s’étant félicité d’avoir pris les devants en décrétant la fermeture des « bureaux et magasins non essentiels » dès le dimanche 22 mars, et déclarant « si on veut blâmer quelqu’un, qu’on me blâme ! Il n’y a personne d’autre responsable de cette décision », tranchant volontairement avec le fameux « je ne suis absolument pas responsable » du président Trump, que ce dernier avait déclaré quelques jours plus tôt, le vendredi 13 mars 2020, dans le Rose Garden de la Maison Blanche. Lis Smith, une stratégiste démocrate qui a conseillé Cuomo lors de la campagne pour sa réélection en 2018 ajoute : « les briefings émanant tantôt de Washington, tantôt d’Albany, prouvent ces dernières semaines qu’il y a une divergence en matière de leadership. Là où le gouverneur Cuomo est direct, sans ménagement, fidèle aux faits et au poste de commandes à tout moment, le président s’en prend aux médias, sème la confusion et fuit sa responsabilité constamment. (…) Il n’y a pas mal de peur et d’incertitude. Les gens veulent un leader. Ils veulent des faits, et ils veulent aussi savoir que même si les moments ne seront pas faciles, on y arrivera. (…) Le gouverneur Cuomo offre un sens de calme et de tempérance – le président, non. » C’est un peu vite oublier qu’en terme de gestion sanitaire et policière, le président des États-Unis, au regard de la Constitution, n’a aucun mot à dire. Il peut tout au plus envoyer la garde nationale, à la seule condition qu’un État en ait fait préalablement la demande. Peut-on reprocher à un président en exercice de respecter la Constitution ? N’est-ce pas une des premières conditions à son élection ?

Trump declares a national emergency in the Rose Garden

Donald J. Trump déclare l’état d’urgence nationale en raison du coronavirus, dans le Rose Garden de la Maison Blanche, le 13 mars 2020 – © Getty Images 2020

Entre Trump et Cuomo, c’est un peu « je t’aime, moi non plus » ; d’autant plus que, quoi que les apparences laissent penser, chacun est largement tributaire des résultats de l’autre. Si Andrew Cuomo avait remercié Trump voici quelques semaines pour sa coopération, définissant la crise comme un « défi commun », d’autres traces d’entente cordiale entre les deux fronts se font plus rare. Andrew Cuomo n’hésitait pas, dès mardi 24 mars, à déclarer que des milliers de New-Yorkais allaient mourir si le président Trump et l’exécutif fédéral n’apportaient pas les respirateurs qu’ils avaient promis. Capitalisant sur son rôle de sauveur de New-York, Andrew Cuomo a rajouté ce dimanche : « New York aura ce dont elle a besoin. Et personne n’attaquera New York injustement et personne n’empêchera New York de recevoir ce dont elle a besoin ». Déjà lors de sa conférence de presse de dimanche 22 mars, à Albany, il visait directement le gouvernement fédéral : « je pense que le gouvernement fédéral devrait ordonner que les usines fabriquent des masques, des blouses, des respirateurs, les équipements médicaux essentiels, tout ce qui va faire la différence entre la vie et la mort ». Le 13 mars, Donald Trump s’est résigné à décréter l’état d’urgence. Est-ce que cela implique que le président peut désormais s’ingérer dans la gouvernance d’un État ? Certainement pas ! Il peut simplement permettre d’allouer des ressources pour venir en aide aux autorités fédérées et locales, qui sont seules à décider d’une éventuelle ingérence du fédéral.

On le voit, les tensions se sont accrues à mesure que les cas décelés et les décès augmentèrent. Et les réactions se firent de plus en plus tendues ; mettant aux prises deux géants de la politique américaine, tous deux sortis de la même université jésuite, et ayant à cœur de s’occuper, l’un comme l’autre, des sujets dont ils ont la responsabilité, à deux échelles distinctes, ce qui rend leur réaction logiquement différente. Il est intéressant de montrer que depuis que la courbe s’est inversée, {on amorce une détente dans les messages des différents protagonistes. Lors de sa conférence de presse du 14 avril 2020, Donald Trump a présenté un montage vidéo dans lequel il montre différentes personnalités qui le critiquaient en début de crise, aujourd’hui le remercier pour l’aide qu’il a pu débloquer en décrétant l’état d’urgence nationale. Parmi eux, on peut voir les gouverneurs démocrates de Californie, Gavin Newsom, autre ancien des jésuites (University of Santa Clara, ads 1989), et de New York, Andrew Cuomo. Ce dernier avait salué la semaine dernière la réponse de l’administration de Trump face à la crise liée au coronavirus et « les efforts ainsi que les actes de mobilisation extraordinaires » que le gouvernement fédéral a réalisé et dont il a été un grand partenaire. « Nous avions besoin d’aide et ils ont répondu présent », a dit le gouverneur de New York en ajoutant que ceux qui sont morts ne pouvaient être sauvés. Newsom quant à lui a déclaré « Laissez-moi être honnête avec vous. Je vous mentirais si je vous disais que Trump n’a pas répondu à nos besoins. Il l’a fait. Et, comme garantie d’objectivité, je dois le reconnaître publiquement ».

Cuomo and Newsom

Les gouverneurs de New-York, Andrew Cuomo (à gauche), et de Californie, Gavin Newsom (à droite) – © Associated Press

Que la crise soit la même pour tout le monde, la mesure des décisions n’est pas pareille lorsqu’on gouverne tantôt un État en particulier, tantôt l’ensemble de ceux-ci. Aux États-Unis, la frontière est parfois poreuse et bien souvent floue entre la responsabilité des États et l’ingérence que la structure fédérale peut se permettre d’adopter vis-à-vis d’eux. L’habileté de Donald J. Trump réside dans le fait de savoir en l’espèce s’entourer et d’écouter un autre ancien des jésuites, brillant et compétent, le docteur Anthony Fauci, directeur du NIAID et responsable du « coronavirus Task Force » de la Maison Blanche, qui le conseille au quotidien et n’hésite pas à être en désaccord avec lui sur certains sujets[5], voire carrément à intercéder auprès du président pour laisser le gouverneur Andrew Cuomo agir sur son territoire en bon père de famille. Si, en définitive, chacun a une tâche lourde à accomplir dans cette crise inédite pour le pays à la bannière étoilée, peu importe finalement la manière de chacun, pour autant qu’à la fin, le peuple américain n’y soit pas perdant – ce qui est loin d’être une évidence. A l’heure actuelle en tout cas, l’orage semble passer alors que la courbe commence à s’infléchir, malgré le nombre de morts quotidiens qui s’affiche encore par centaines. Une accalmie, qui ne serait peut-être que l’œil du cyclone, car, si Donald Trump peut désormais se permettre de reprendre son souffle, sa réélection n’est pas encore assurée. Lui qui demandait qu’on le juge avant tout sur son bilan économique – à première vue, pas si mauvais – risque de perdre des plumes dans la dernière ligne droite quand il faudra faire le bilan final post-crise liée au coronavirus. Le chômage, qui avait atteint un record historiquement bas avant la crise en tombant à 3,5% – un chiffre que les États-Unis n’avaient plus connu depuis les Trente Glorieuses –, est déjà remonté à 4,4% et continue de grimper, le nombre de chômeurs augmentant de 3 millions par semaine. La chute des valeurs boursières et du PIB est également attendue avec toujours plus d’appréhension. Tout cela pourrait concourir à un risque grandissant d’émeutes, les personnes les plus touchées par les crises économiques étant celles qui sont déjà défavorisées à la base et, par ailleurs, les plus enclines à attraper le virus, démunies face à un libre-marché des assurances privées dont Donald Trump fait l’apologie. Toutefois, si ce dernier argument peut lui être reproché, il est plus compliqué de lui faire grief d’une passivité relative, étant donné que, d’une part, les comtés les plus touchés sont ceux qui sont historiquement gérés par des démocrates et que, d’autre part, on ne peut reprocher à un président en exercice de respecter strictement la sacro-sainte Constitution, les domaines sanitaires ou de police – pour faire respecter le fameux confinement – relevant strictement du droit des États fédérés.

 

Maurice Selvais
Content editor

 

 

[1] Les États-Unis furent le premier pays à réagir aussi rapidement face à la crise quand, le 12 mars dernier, alors que l’OMS décrivait officiellement l’épidémie comme une pandémie, le président Trump a ordonné la fermeture de l’espace aérien américain à 26 pays européens (NDLR : ce même ban était déjà en vigueur depuis le 2 février pour les vols en provenance de Chine ; à l’époque, aucun cas n’avait encore été détecté sur le sol américain), a sommé le Congrès d’adopter rapidement une réduction des taxes sur les salaires pour aider les ménages américains à surmonter l’impact économique de l’épidémie et a annoncé le report de la date butoir de paiement des impôts pour certains individus et entreprises.)

[2] Selon The New York Times, le foyer de départ de l’épidémie serait New Rochelle, un faubourg de New York City, non loin de la frontière avec le Connecticut.

[3] Nommé à la tête du NIAID depuis 1984, Anthony Fauci a servi loyalement et professionnellement tous les présidents américains depuis Ronald Reagan. Il est reconnu pour ses travaux en immunologie, et en particulier sur l’évolution du virus du sida qu’il a aidé à mieux cerner et donc à mieux endiguer. Le National Catholic Reporter nous apprend que les deux présidents avec lesquels Fauci a pris le plus de plaisir à travailler étaient les deux présidents Bush : « il décrit le successeur de Reagan, George H. W. Bush, comme extraordinaire, faisant remarquer qu’alors qu’il était vice-président, Bush visitait les patients de Fauci atteints du SIDA. » Selon lui, le fils de ce dernier, le président George W. Bush, l’aurait aidé à sauver 14 millions de vies du SIDA en Afrique en développant un programme de distribution de médicaments pour combattre la maladie. Des mains de George W. Bush, Fauci a d’ailleurs reçu la Presidential Medal of Freedom, plus haute distinction honorifique aux États-Unis. Modeste, Fauci reconnaît que seul le président était responsable de ce programme, ce qui n’enlève pourtant rien au mérite du Dr. Fauci.

[4] Le terme ici employé de « nation » est volontairement exagéré, même si, fort de ses 20 millions d’habitants (4e État le plus peuplé du pays) et de son PIB équivalent à celui de la Turquie, on peut sans sourciller comparer les statistiques de l’État de New York à celles d’un pays indépendant. Ce qui rend la responsabilité d’Andrew Cuomo d’autant plus importante.

[5] Notamment sur l’utilisation de la chloroquine, que Donald Trump voulait à tout prix dispenser gratuitement et sans attendre à tout qui en faisait la demande, et qu’Anthony Fauci déclara comme étant douteuse et n’ayant pas les propriétés curatives que Donald Trump leur prêtait. Seul l’avenir pourra nous dire qui de l’un ou de l’autre avait raison, mais les faits semblent donner raison à Fauci.

 

Le contenu de cet article ne reflète pas nécessairement les vues de l’Union mondiale des anciens élèves des jésuites.

 

 

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