Le Collège Canisius célèbre son 90e anniversaire, être un « homme pour les autres »

Le prestigieux collège Canisius célébrait son 90e anniversaire en 2017. Cet événement nous a donné l’occasion d’aller à la rencontre de ce collège jésuite situé au cœur de Jakarta, la capitale de l’Indonésie.

Agnes Anya est revenue sur cet anniversaire en novembre dernier pour le Jakarta Post, interviewant un rhétoricien ainsi qu’un Jésuite, enseignant et recteur de l’établissement. A travers eux, on peut voir comment une institution académique catholique a été capable de fournir à l’Indonésie parmi ses plus hauts personnages, notamment grâce aux valeurs des 4C enseignées depuis le début et qui permettent aux étudiants de développer une forte conscience interne ainsi qu’une grande attention externe qui font d’eux des « hommes pour les autres ».

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Canisius célèbre son 90e anniversaire, être un « homme pour les autres »

Paru dans The Jakarta Post (10 november 2017)

Le prestige est ce qui caractérise Kolese Kanisius, l’école secondaire exclusivement masculine du centre de Jakarta, aux yeux de la majorité du public.

Mais alors que l’école célèbre sa 9ème décennie cette année, beaucoup de gens ignorent encore les 4C de l’école, à savoir en anglais « Competence, Conscience, Compassion et Commitment » (compétence, conscience, compassion et engagement). Ce sont les valeurs que les étudiants de cette école catholique – connue aussi sous l’abréviation « CC » (pour Canisius College) apprennent et adoptent.

« Nous espérons que ces valeurs inspireront nos étudiants pour qu’ils deviennent des leaders fidèles. Cette foi n’est pas limitée au seul catholicisme, mais inclut d’autres religions et même d’autres croyances traditionnelles », explique Joannes Heru Hendarto, SJ, le recteur de l’école, ajoutant qu’autour de 30% des milliers d’étudiants (collégiens et lycéens) de CC ne sont pas catholiques.

Muhammad Reza Imansyah, 17 ans, en fait partie. Quand arriva le moment de choisir une école secondaire, Reza trouvait qu’il était important de choisir une institution où il pourrait grandir pour devenir un « homme au service d’autrui ». C’est ce qui motiva cet élève de rhétorique à choisir le collège Canisius il y a 5 ans.

Elève du collège jésuite depuis sa première année, Reza déclare qu’il n’a pas seulement une meilleure formation académique mais qu’il a aussi appris la compassion à travers les divers programmes et activités proposés par l’école.

« J’ai discuté avec mes parents et nous nous sommes tous mis d’accord pour que j’aille au Kolese Kanisius, de par sa réputation académique, dit Reza, qui est musulman. « Mes parents ne sont pas contre que j’aille dans une école catholique. Bien plus, je ne me sens pas endoctriné à devenir absolument catholique. Je suis toujours un dévoué musulman. »

Il lui est même donné du temps pour s’adonner aux prières islamiques, particulièrement le vendredi où il lui est permis de quitter l’école pour assister à l’office de la mosquée la plus proche, dit-il.

Plus tôt cette année, lui et ses camardes – dont la plupart sont chrétiens – sont partis trois jours dans un « pesantren » (internat islamique) à Indramayu, dans l’ouest de l’île de Java. Là, dit-il, il a pu témoigné que tout le monde peut en réalité bien s’entendre et être bons amis malgré le fait d’avoir une religion différente.

« Pour moi, visiter un pesantren est normal mais ce n’est pas le cas pour la plupart de mes amis. Mais j’ai vu qu’ils ont pu s’y fondre correctement malgré leur religion qui n’est pas la même que la mienne. Certains de mes amis ont même pleuré quand il s’est agi de rentrer », confie celui qui souhaiterait un jour devenir ingénieur civil.

L’école catholique, qui fut fondée le 1er juin 1927 par des prêtres jésuites néerlandais, a fourni de nombreux enseignants, membres du gouvernement, politiciens, entrepreneurs et athlètes bien connus, tels que Rhenald Khasali, Erlangga Hartato, Akbar Tandjung, Sofjan Wanandi et Ade Rai.

L’école a glané la réputation d’être parmi les meilleurs collèges de la capitale grâce à sa longue liste d’alumni qui furent des figures proéminentes du pays.

Le père Heru dit que les valeurs des 4C ont joué un rôle important pour former les étudiants en des gens qui non seulement travaillent mais s’aident ainsi que les autres. « A travers ces valeurs, nous nous efforçons de produire des aspirants leaders qui non seulement compétents, mais qui ont également une conscience forte », dit Heru. « S’ils ont de grandes compétences mais que leur voix intérieure demeure silencieuse, à quoi sont-ils bons ? »

Ces valeurs, ajoute-t-il, sont distillées aux étudiants en classe mais aussi grâce aux activités extérieures. Par exemple, chaque jour avant de rentrer à la maison, il est demandé aux étudiants d’écrire ce qu’ils ont pensé de leur journée. Cela permet aux étudiants d’avoir un moment dans la journée pour avoir un dialogue interne avec eux-mêmes et, par la même occasion, de chercher à savoir qui ils sont réellement.

Cette année marque le 90ème anniversaire du dévouement des CC en Indonésie. Ainsi, l’école et ses alumni ont tenu depuis le début de l’année une série de célébrations sur le thème « affronter le nouveau siècle : le passé réinventé, le futur régénéré ».

Les célébrations se termineront samedi, lorsque l’école tiendra un événement qui durera toute la journée avec une exposition faite par les étudiants, ainsi qu’une expression artistiques au JIEXPO Kemayoran au centre de Jakarta.

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Vidéo réalisée à l’occasion du 90e anniversaire
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En novembre dernier, Yohannes Heru Hendarto sj, recteur du Kolese Kanisius à Djakarta (au milieu) et Erwin Stephanus,
président de l’Association des anciens (à droite) ont rencontré Alain Deneef, président de WUJA (à gauche) à Bruxelles (Belgique)

 

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