L’Union mondiale rend hommage au P. Alex Bassili, sj

Ayant appris la nouvelle du décès des suites du coronavirus du P. Alexandre Bassili, sj, ce mercredi 1er avril 2020, alors qu’il était âgé de 75 ans, WUJA présente ses plus sincères condoléances au Collège Notre-Dame de Jamhour des rangs duquel il était issu (promo 1964), pour lequel il a servi, de 1980 à 2009 tantôt comme père spirituel et aumônier, tantôt dans l’administration ainsi que comme vice-recteur, et pour lequel il a créé le Comité d’Action de Bienfaisance (aujourd’hui Comité d’Activité Sociales) ; à la Province des jésuites du Proche-Orient, dont il était archiviste ainsi que secrétaire et admoniteur du père Provincial ; au Centre Emmaüs pour lequel il était conseiller ; à l’Université Saint-Joseph, fondée par les jésuites, dont la Communauté et l’église qui y sont liées étaient ses lieux de résidence et d’office ; ainsi qu’à toute la communauté jésuite beyrouthine, en quarantaine depuis le 7 mars dernier et qu’on sait fortement touchée par le virus Covid-19[1].

Originaire de Zahlé, dans la vallée de la Bekaa, le P. Alexandre Bassili a fait ses études au Collège Notre-Dame de Jamhour, non loin du palais présidentiel de Baabda, avant d’y être ordonné prêtre le 5 mai 1979, en l’église du Collège, selon le rite byzantin, et d’y présenter ses vœux solennels d’entrée dans la Compagnie de Jésus le 21 novembre 1984. Une église « témoin de sa foi, de son cheminement, de ses interrogations, de ses peurs, de son espérance et de son parcours de compagnon (…) à laquelle il accordera une attention particulière », nous raconte Néda Jamhouri, ancienne élève du Collège et rédactrice pour plusieurs médias, dans un hommage qu’elle avait rédigé dans le « Nous du Collège » de février 2016, le mensuel à destination des anciens, pour les 50 ans de vie religieuse du P. Alex, et dont vous pouvez retrouver l’entière teneur ici.

Père Alex Bassili sj économe communauté jésuite Jamhour
Le Père Alex Bassili sj a été économe de la communauté jésuite de Jamhour

Le père Alex Bassili est décédé à l’infirmerie de la résidence des pères jésuites, rue Monnot[2] dans le quartier d’Achrafieh, le 1er avril dernier. Samy Khayath, acteur de théâtre et rédacteur pour L’Orient/Le Jour, premier quotidien du Liban, écrivait dans son hommage vibrant au père Alex qu’il avait bien connu à Jamhour ainsi qu’à l’USJ : « Est-il possible qu’un vulgaire virus ait pu entrer par effraction dans la maison des serviteurs de Dieu ? Quel sacrilège de souiller un sanctuaire qui abrite depuis des décennies les monuments de la vie culturelle et cléricales du Liban ! Tout de suite, nous, ses camarades de Jamhour, avons craint pour lui. Et la nouvelle est tombée : le monstre a attaqué le père Alex Bassili, le sachant fragile, bon, discret, humble, fidèle, serviable. »

Pères de la communauté de Jamhour Février 1988
Les pères de la communauté de Jamhour en février 1988

Dans un autre article, le premier quotidien libanais de langue française nous rapporte que le père Alexandre était hospitalisé depuis trois semaines, d’abord au CHU Rafic Hariri de Jnah, puis à l’Hôtel-Dieu de France, à Achrafieh. Bien que semblant tiré d’affaire – ce qui explique qu’il avait pu sortir de l’hôpital, ce sont les complications qui ont accompagné son hospitalisation et son affaiblissement conséquent qui auront eu raison de lui. Fady Noun nous apprend que le P. Alexandre Bassili « était en effet atteint depuis des années de la maladie de Parkinson dont les effets sur la motricité étaient compensés par un appareillage sophistiqué. On pense que c’est l’impossibilité d’entretenir cet appareillage durant son hospitalisation et l’essoufflement dû à l’usage des respirateurs qui auraient entraîné la mort, par défaillance cardiaque, d’un homme que ses amis jugeaient « droit dans ses bottes ». Son inhumation s’est faite en toute discrétion, a annoncé la Compagnie de Jésus, qui réserve à des temps meilleurs des condoléances dans les règles. »

Père Bassili sj
Le Père Bassili était actif à plusieurs niveaux au sein du collège N-D de Jamhour

L’Union mondiale des anciens élèves des jésuites salue celui qui, selon la formule de Samy Khayath, « était toujours là, œuvrant sans bruit, avec tant de zèle et d’humilité », tant au sein du Collège Notre-Dame de Jamhour et de ses nombreux étudiants qu’auprès du Provincial de la Compagnie et du Centre Emmaüs. Qu’il repose désormais dans la Paix de Dieu.

 

Pour WUJA,
Maurice Selvais
Editeur de contenu

 

[1] Selon Libnanews, plus de 10 prêtres de communauté des jésuites de Beyrouth seraient infectés (Source : https://libnanews.com/onze-cas-de-coronavirus-parmi-les-peres-jesuites-au-liban/)

[2] La rue, souvent mal orthographiée en « Monot », tient son nom du Père Ambroise Monnot (1831-1898), jésuite français, fondateur de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth en 1875. Cette rue est plus connue par les Beyrouthins comme ayant servi de ligne de démarcation entre l’Est et l’Ouest lors de la guerre du Liban, de 1975 à 1990.

 

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